Compte rendu de l’AG 2020
9 décembre 2019
L’assemblée générale de l’APDEN pour l’année 2020 a lieu le 27 novembre 2019 à Lyon, au Musée des Arts de la Marionnette. Cette Assemblée générale était organisée en trois temps : un temps d’échanges et d’informations sur différents sujets d’actualité pour la profession, les bilans associatifs et votes pour le nouveau bureau, enfin une visite accompagnée du Musée, avec un article consacré à cette dernière partie : https://apden-lyon.fr/spip.php?article38
Le début de l’Assemblée générale a été l’occasion de rendre hommage à notre collègue disparue le 20 novembre, Danielle Martinod, qui a consacré de nombreuses années de sa vie professionnelle à l’engagement associatif, aux niveaux académique, national et international.
Informations et échanges
Plusieurs dossiers ont été abordés, notamment l’application scolaire PIX (pour l’évaluation des compétences numériques) et le GAR (pour gestionnaire d’accès aux ressources).
Vu l’importance des questions et problématiques posées par ces deux sujets, il est décidé qu’un article sera consacré rapidement à chacun d’eux, et tout d’abord au GAR. Remarquons ici en préalable à cet article que le GAR apparaît hors du cadre de nos missions, et que la manière de l’imposer, par le biais de la DANE (direction académique pour le numérique éducatif), quel que soit le personnel qui se voit obligé, pose sérieusement question. Notons d’ailleurs que le GAR, par arrêté du 18 décembre 2017 relatif à sa mise en œuvre, n’est pas une obligation : il est malheureux que cette information n’ait pas été donnée explicitement, notamment par la DANE, celle-ci ayant au contraire imposé nomination d’un responsable et formation obligatoire, dans un cadre qui ne paraît pas de son ressort, sans aucunement demander un vote dans les Conseils d’administration de chaque établissement par exemple.
Nous avons aussi échangé sur la politique documentaire, qui est le réceptacle de différentes missions curieuses, comme on pouvait le prévoir dès sa mise en place. Dans l’académie de Lyon, par la lettre de rentrée des IA-IPR EVS, elle est ainsi mise en relation de manière malheureuse avec le GAR, ou encore avec des contrats d’objectifs tripartites dont l’intérêt est à démontrer pour quelque domaine que ce soit. C’est sans oublier la volonté de nous faire participer à d’autres fonctions qui ne sont pas de notre ressort et dont on peut se demander leur place dans une lettre de rentrée, ainsi la participation à l’évaluation des 6èmes, l’inscription dans le "parcours avenir"...
Un échange sur la réforme des lycées a permis de voir surtout la difficulté d’un diagnostic dès maintenant, avec un certain flou encore à plusieurs niveaux, mais la nécessité d’y revenir par la suite pour observer comment les professeurs documentalistes auront trouvé leur place dans ces changements, notamment pour leur mission pédagogique, en particulier dans le cadre des Sciences numériques et technologie (SNT).
L’offre de formation en documentation dans l’académie reste très faible dans la dimension pédagogique. On compte 15 dispositifs en Documentation, mais seulement 2 pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI) et les sciences numériques et technologie (SNT), contre 4 sur la politique documentaire et/ou le projet documentaire (lecture, outils en ligne, com’), 4 sur BCDI/e-sidoc, une « formation au fil de l’eau à l’initiative des ia-ipr evs » (sic), un accompagnement des contractuels, un accompagnement pour devenir professeur documentaliste, un sur le travail en collaboration avec les CPE, un pour les animateurs de groupes de bassin. En EMI, il est question de travailler la progression, avec inscription dans l’AP et l’EMC, ou dans les SNT.
Les 7 dispositifs Lycée ISN/SNT/NST sont axés autour d’approches technico-techniques. Mais il y a aussi 52 dispositifs en numérique et TICE, pris en charge essentiellement par la DANE, avec 3 dispositifs liés à l’éducation aux médias, deux gérés par le CLEMI autour du complotisme et des fake news, autour de la publicité, repris chaque année, un en EMI pour produire une émission de radio.
Il en ressort un déséquilibre entre faible place au pédagogique et forte place à la gestion documentaire, sans rien pour le culturel. Difficile d’y voir des apports didactiques importants, a priori, dans des sujets pourtant essentiels et dans un domaine EMI encore bien jeune. Un questionnement peut être posé sur l’organisation de ces formations, sans concertations, sur des initiatives individuelles. On peut constater, de manière évidente, une absence de renouvellement des formations et l’absence de contenus plus larges, voire d’ambition sur les contenus.
Rapport d’activités
En 2019, l’activité de l’association a été relativement faible au niveau académique. Cela rejoint une activité faible au niveau national, dans un contexte politique peu amène, et dans l’académie un renouvellement du corps d’inspection qui ne permet pas facilement de se projeter. La difficulté relève aussi d’un problème de renouvellement du bureau, avec un investissement reposant sur un petit groupe.
Le bureau académique s’est réuni trois fois, le 2 février, le 11 mai et le 5 octobre, avec en outre une présence au Congrès national organisé à Grenoble.
Nous avons par ailleurs participé aux réunions du groupe ressources en documentation.
Nous n’avons pas organisé de journée associative académique, non seulement parce que la collaboration avec l’inspection académique s’avère moins évidente, mais surtout parce que nous avons laissé la priorité au Congrès national de l’APDEN qui se tenait à Grenoble du 22 au 24 mars. Pour autant, malgré la proximité et la possibilité d’un soutien financier par l’APDEN Lyon, seuls 26 professeurs documentalistes de l’académie de Lyon ont participé à ce Congrès.
Au printemps 2019, nous avons mené une enquête auprès des professeurs documentalistes de l’académie, en particulier au sujet des formations au PAF. Alors que le résultat de cette enquête est inquiétant, les seules réactions, provenant d’une formatrice et d’une chargée de mission, ont été de l’ordre du déni, remettant en question la représentativité de l’enquête et lui reprochant une rédaction à charge. Les résultats de cette enquête sont disponibles sur : https://apden-lyon.fr/spip.php?article35
Rapport financier
Le rapport financier a été présenté par la trésorière Patricia Gaillard.
Rapport moral
Les professeurs documentalistes ont comme perdu leur corps. Après l’enthousiasme mesuré lié aux réformes de 2013 et 2014, sans euphorie aucune, la profession a retrouvé la routine d’une absence de perspective ou d’espoir. Au mieux, chacun dans son coin se démène à récupérer des heures d’enseignement sur son service, avec un succès tout relatif. Au pire, l’ensemble de la profession est toujours considérée comme celle à tout faire, de la gestion des manuels scolaires à celle des ressources numériques, avec un soutien rare au sujet de sa mission pédagogique.
Dans l’académie de Lyon, ce sort des professeurs documentalistes est rappelé par le contexte, sur deux années, d’un changement intégral du corps d’inspection qui en est responsable. Logiquement, on repart de zéro, avec des inspectrices et inspecteur qui n’ont pas eu de formation dans notre domaine et qui peuvent avoir au préalable une image « traditionnelle » de la profession. La reconnaissance agréablement perçue pendant la première année, s’avère avec le temps plus de l’ordre d’une communication que d’un sentiment véritable. Éclairant ce propos, le retour en arrière au sujet de notre mission pédagogique, avec une remise en question de nos séances, qui seraient des animations plutôt que des heures d’enseignement.
Cette évolution porte pour nous aussi le clap de fin d’une dynamique qui, si elle était fragile, avait le mérite d’exister, notamment à travers une collaboration possible entre l’association professionnelle et l’inspection académique, malgré des réticences certaines de collègues. Si l’Espé perdure ici à rejeter l’association et ses membres actifs, quand dans d’autres académies heureusement les rapports peuvent être intelligents, il reste un contact possible avec l’inspection académique, qui passe notamment par des réunions du groupe ressources en documentation. Mais la collaboration est devenu plus lourde, peu claire, sans visibilité, sans perspectives. A ce titre, il n’y a eu cette année aucun échange direct entre le bureau de l’Apden Lyon et l’inspection : il est nécessaire qu’un renouvellement du bureau permette d’envisager de nouveau des demandes d’audience, de même auprès de la DANE. Actuellement, l’expérience des membres actuels du bureau ne permet d’envisager des échanges sereins avec ces partenaires.
Il s’agit bien d’un rapport moral bas, qui n’apparaît sans doute pas comme motivant mais qui doit faire montre d’une réalité. Nous ne pouvons que regretter la continuation d’un repli, d’un désengagement associatif, aussi compréhensible soit-il eu égard à l’évolution de notre institution. Le collectif associatif peut gêner, mais il faut plutôt croire que c’est le manque de temps qui empêche les collègues de rejoindre l’association.
Néanmoins le constat est là, nous ne trouvons plus facilement la force de proposer des formations, devant les contraintes imposés par la hiérarchie, devant le manque d’appétence des collègues, devant l’absence d’évolution des responsables de formation dans l’académie de Lyon. Il reste pourtant à faire, que ce soit en matière de ressources à développer ou en matière de revendications et propositions à porter. La propension de certains à alourdir le poids qui peut peser sur les professeurs documentalistes, peut questionner, par exemple en instillant l’idée d’une désignation des professeurs documentalistes comme responsables de l’attribution de ressources numériques, comme on pourrait imaginer les désigner pour d’autres missions qui ne leur reviennent pas, finalement. Plus que jamais cela interroge notre capacité à travailler et réfléchir en collaboration, en espérant que l’Apden soit encore là à l’avenir pour garantir, avec les syndicats, ce besoin d’une responsabilité collective pour avancer ensemble.
Nouveau bureau
Chaque rapport a été validé par l’assemblée.
Après démission du bureau académique, il a été procédé à l’appel à candidatures et au vote du nouveau bureau, ainsi constitué :
- Valérie Glass, présidente
- cité scolaire internationale, Lyon, Rhône
- membre du bureau national de l’APDEN
- secrétaire de la section School Libraries de l’IFLA
- Sophie Benzina
- lycée polyvalent Jacques Brel, Vénissieux, Rhône
- Florian Reynaud
- collège du Renon, Vonnas, Ain
- Séverine Sadones
- lycée professionnel Sermenaz, Rillieux-la-Pape, Rhône
Le nouveau bureau tient à remercier Isabelle Boutigny et Patricia Gaillard pour leur activité ces dernières années, ainsi que Fabienne Scherer, qui est partie en retraite après avoir notamment été active dans l’association pendant 40 ans !
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